mardi 20 mars 2012

Sociologie politiques sociales - Compte-rendu intervenant 3

Intervenant 3 : éducateur spécialisé
Éducateur spécialisé. Ensuite parcours de sociologie et un an de DESS en géopolitique locale.
Travaille auprès d’éducateurs spécialisés en psychiatrie en 78, dans des sites pilotes ouverts sur rue. Travaillé dans un dispensaire hygiène mentale dans un quartier à Paris. Cela s’est fermé par la suite avec la crise économique des années 70 et les suivit se sont renfermé sur l’institution.

Volonté de se diversifier. Après veux faire un stage de prévention spécialisé. Travail de rue à partir de contacts que l’on peu établir, notamment recevoir de jeunes. Situation de violence, mais cette fois non encadrée par une institution.
Terminé la formation par un stage long dans une institution d’aides aux handicapés visuels

Il a ensuite travaillé dans un milieu ouvert pour le conseil du Val de Marne dans le suivit des enfants placé, spécialisé dans les relations enfants parents en 84, après les lois de décentralisation. Les conseils généraux avaient désormais des pouvoirs plus grands, notamment choisir de placer des enfants. Il note une rupture avec les parents, ils ne se connaissaient même pas puisque que les fratries étaient éclatées.
Sont rôle, mettre en rapport  les parents et les enfants  qui ont été séparé pour ceux qui le souhaitaient, et ceux qui ne le voulait pas étaient tout de même accompagné. Ce genre de travail se faisait en équipe et l’équipe traitait les individus au cas par cas.

Cette équipe travailleurs sociaux mais aussi psychiatre pour objectivé le travail de terrain et prendre du recul sur les dossiers. Globalement le travail est une réussite, mais des fois échec car c’est « de l’humain ».  Il traite aussi des affaires de placement provisoires.

Il fait aussi des annonces difficiles, père tué par sa femme, mais pour ce genre d’annonce accompagné d’un psychiatre.
Il gère donc aussi les cas où un des parents est incarcéré, car dans ce cas les parents sont dépourvus de leurs droits sur leurs enfants. Situation difficile pour lui, il a dû se faire accompagner pour surmonter cette épreuve rare dans le métier. Pour lui c’est une situation particulière très importante qui a marqué sa carrière

Ensuite il a voulu continuer ses études qu’il avait aperçues pendant sa formation d’éducateur. Après il a travaillé dans un laboratoire qui enquêtait sur le logement.  Cela impliquait de recevoir les gens qui voyaient le prix de leurs logements changer suite à des travaux.
Ensuite redirection vers les relogements dans les centres urbains. Commencé à travailler dans les habitats indignes et les relogements des pauvres.  Le logement sociale était un tremplin avant de devenir propriétaire, en France la volonté que tous deviennent propriétaire, mais pour certains c’est une situation impossible

Il s’occupe aujourd’hui de l’habitat indigne et des copropriétés.
Pour les copropriétés, souvent des personnes acquièrent leurs biens pour ne pas payer un loyer et ils se retrouvent confrontés à des appels de charges (syndic aussi). Souvent les gens qui ont achetés pour ne pas payer des loyers doivent payer des charges, ce à quoi ils ne s’attendaient pas car personnes ne les avaient prévenus.
Il peut obliger des gens à payer pour des rénovations, dans les but de protéger la population, mais aussi dans un but politique pour donner une bonne image de la ville. Il travail donc en collaboration avec la mairie, car ce sont eux qui peuvent produire des arrêté pour obliger les habitants à payer si la situation devient dangereuse.

Il travail en réseau, il ne peut pas travailler seul. Il ne peut qu’apporter un soutien un guide mais il ne peut pas faire à la place. Dans copropriété il essaye de faire nommer un syndic pour faire « vivre » le bâtiment et éviter sa dégradation.
Avec la DIL il met en place des formations pour les syndics bénévoles pour faire apprendre comment fonctionne un syndic, ce qu’il faut faire, ce qui est légale, ce qui est illégal.
Cas particulier : Tout ce qui est hygiène c’est un préfet qui fait un arrêté, le maire ne fait que des mises en demeure, même s’il a beaucoup de pouvoir.
Logement classé insalubre par le prefet où vivait un couple et deux enfants qui vivaient dans 7 mètre carré pour 480 euros. Logement insalubre qui tenait plus de la cave.
Le préfet demande au propriétaire de remettre le logement en état de cave et il devait proposer un nouveaux logement à la famille (dans les mêmes prix et les environ géographique). Le propriétaire ne l’a pas fait, l’enquêté à donc dû reloger la famille et il engage une poursuite de remboursement de frais et aussi demande le paiement des loyers de la famille pendant un an (procédure de recouvrement). Il se positionne moralement sur cette question contre les marchands de sommeil, son travail et plus que reloger c’est aussi « la carotte et le bâton ».  il s’engage personnellement pour poursuivre le propriétaire.
                Il a fait fermer le bien pour éviter que la cave redevienne un logement. 

                Vieux de 66 ans avec le syndrome de Diogène. Le logement devient insalubre, plainte de voisin ce qui a permis à l’enquêté d’intervenir. Il a fait un rapport de péril car la maison devenait extrêmement dangereuse. Avec ce Monsieur il a mit à sa disposition des bennes gratuites. Le programme de rénovation se monte à 72 mille euros et il aura 52 euros de subventions. Il y a donc un coté coercitif (arrêté du maire) et un autre volet subvention.
La encore l’enquêté met en avant le fait qu’il ne travail pas tout seul, il est un élément parmi d’autre.


Sentiment dans sont travail qu’il s’engage, qu’il a des convictions et qu’il ne fait pas sont métier pour vivre.

Question :
Parcours adapté au cas que vous avez à traiter ? Décalage entre la formation théorique et la pratique ?
Il y a une évolution entre l’envie d’être éducateur et les opportunités, les changements d’idées au cours de la vie. Ce qui compte c’est d’évoluer dans ses formations professionnelles ou alors changer aussi de filière.
La formation de sociologue lui apporte beaucoup, formation socio avec spé anthropologie, important dans un immeuble avec des habitants qui ne sont pas forcément de la même culture ou alors permet de gérer des rapports de forces. Il sait mobiliser ses connaissances.

Devenir éducateurs spécialisé ?
Au début animateur de vacances. Ensuite institution qui formait les animateurs de vacances. Ensuite les éducateurs spécialisés par des connaissances et des opportunités. Il est devenu éducateurs spécialisé grâce à son réseau.

Devenir travailleur social ?
BAFA et ensuite :
Il y a des opportunités après, ce que l’on entend, intérêt profond pour l’accompagnement. Intéressé par l’autre, mais sans savoir quelle formation suivre. Éléments personnels qui lui ont donné la volonté d’aider les autres.

Engagement ?
Militantisme dans son métier, mais non politique. Travail avec les élus pour faire passer ses idées, négocier.
L’éducateur, contrairement à l’assistante sociale, ne va pas aider la personne dans son quotidien. Il va accompagner la personne et non gérer son quotidien.

Différence entre aide et accompagnement ?
Aller vers l’autre c’est apprendre de l’autre, ce qu’il renvoie. Sont travail est possible car il est en position de dominé et lui confère une légitimité pour pénétrer dans l’intimité des individus pour les accompagner. Contrairement aux assistantes sociales qui ont dû mal à se détacher de liens forts avec les personnes suivies, et en plus les assistantes sociales travaillent le plus souvent seule. L’accompagnement est plus dirigé vers un devenir, et l’assistante sociale est elle vers un accompagnement administratif.

Être utile dans son travail ? Sentiment d’aider l’autre ?
                Apporte une aide matérielle à des individus par le biais de la ville. Il redirige les gens vers des psychologues.

Conditions de travail ?
Sentiment que la vision des choses a changé, ainsi que le contexte. Les travailleurs sociaux ne font plus de terrains car ils ont plus de dossiers à gérer ainsi que des contrats (RSA). Désormais les travailleurs sociaux sont beaucoup plus contrôlés par l’État.
Les gens ne vont plus chez les gens car c’est du temps perdu.



Votre métier aujourd’hui d’accompagnement des gens est votre métier ou c’est vous qui les définissez comme ça ?
Le travailleur social définit son métier ?

Vous impose-t-on une manière de travailler ?
Oui. Mais je ne la respect pas. Sauf les horaires de travail, maison travail avec ce que l’on est. Donc on adapte. C’est un travail où l’on a un rapport avec l’Humain. La seule contrainte est de rendre compte, mais c’est normal pour valoriser sa façon de voir.  Demander des sortir des individus qui s’est transformer lui-même en les accompagner
                Des demandes d’injonctions. On lui a dit qu’il était en promenade quand il était dehors, mais il considère que c’est nécessaire pour connaitre le cadre de vie et les habitants. Il ne peut pas se contente du discours des gens. « il faut faire du terrain ».

Demande d’efficacité dans le travail ?
Tous les ans des comptes sont rendus, avec des chiffres. Les départs de postes sont gelés alors on demande des compte. Volonté de diminuer les champs d’intervention à cause de manque d’argent. Soit on réduit soit on remplace par des jeunes que l’on paye pas cher et qui ne sont pas formé.
                Mais ca peut être efficace pour savoir ce que l’on fait ou ne fait pas, se projeter dans le futur pour savoir quels projets faire après. Il sert à rendre compte et a rendre de compte mais valorise aussi ce que l’on fait.

Précarisation de la population qu’il prend en charge ?
                En milieu urbain, il constate une dégradation de la situation. La situation ne s’améliore pas. Notamment par rapport au logement. C’est un enjeu politique, il y a peu de logement, les gens ne tournent plus, certains occupe des logements 4 pièces alors qu’ils sont seul. Le logement est tendu donc il est politique. Il était au colloque abbé Pierre, mais sinon dans la campagne ce n’est pas un sujet souvent évoqué. IL pense qu’il participe au calme général mais ça peut finir par « péter ».

« J’ai Dépassé émotionnellement les cas que j’ai à gérer » ?
Il faut de la distance, un regard un peu extérieur et ne pas dire aux personnes que l’on va les sauver.
Le temps de la pratique joue. La distance s’apprend et se formate. Je ne suis pas froid, mais ça permet de rester objectif sur les cas.
Il ne pense jamais à des cas le soir, jamais réveillé. Une fois il a été déstabilisé par le cas ou la femme avait tué le mari suite à sa prise de décision. Le passage par la prison avec les enfants à été très lourd.
« On ne peut pas changer de casquette entre vie professionnelle et personnelle, et ça n’empêche pas de vivre chez soi correctement » mais les sujet ne reviennent pas de manière obsessionnel.
Pas de scission claire entre les deux sphères professionnelle et privée car il peut être contacté le week end, mais il renvoie toujours plus tard pour ne pas être dérangé. Il donne toujours une réponse pour rassuré les gens et qu’ils ne soient plus effrayés. Il dédramatise les situations que les gens pensent catastrophiques alors qu’elles ne sont pas forcément urgentes. « Dans ma fiche de poste il n’y avait pas ça comme rôle, mais moi je l’ai mit. »

Différence dans la prise en charge entre un adulte et un enfant ?
Oui surement. Pour l’enfant on est vraiment un étranger et il n’est pas demandeur de l’aide. Il faut lui expliquer, lui faire comprendre qui on est, pourquoi on est là. L’implication émotionnelle est plus importante avec un enfant car l’adulte il se débrouille. L’enfant il faut faire attention et maintenir de lien pour arriver à progresser, la manière de s’exprimer n’est pas la même.

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